Aux confins des confins du bout du ban
Vivent des hommes et des femmes
Que nous n'aimons ni entendre ni voir
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Défense sociale

Depuis 1964, la loi de défense sociale donne la possibilité aux juridictions d'interner un inculpé ou un prévenu s'il a commis un fait qualifié de crime ou de délit et qu'il est dans un état grave de déséquilibre mental ou de débilité qui le rend incapable du contrôle de ses actions. L'internement n'est pas une peine mais une mesure. De ce fait, elle n'a aucune limite dans le temps. Et elle commence en prison, à l'annexe psychiatrique. En Communauté française de Belgique, les cinq annexes sont en surcapacité.

Annexe psychiatrique de Forest - Sylvie Bronkart, agent pénitentiaire

C'est pour ton bien

« Parfois les médecins psychiatres font passer des personnes qui ne vont pas si mal en défense sociale, parce que, se disent-ils, elles seront plus susceptibles de rencontrer des gens qui les feront aller mieux qu'en prison. Mais en fait, ces personnes se retrouveront en prison tout de même, en annexe. Je crois que les psychiatres n'ont pas nécessairement une représentation exacte des temps d'internement. C'est une représentation qui les fera probablement diagnostiquer plus d'irresponsables. »
Christophe Adam, criminologue et thérapeute

Annexe psychiatrique de Forest - Michel Kailany, agent pénitentiaire

Autodidacte ou pas

« Nous sommes dans un établissement pénitentiaire avec des agents, des surveillants, des gardiens, et donc, ces agents ne sont absolument pas formés pour prendre en charge des malades mentaux or, l'annexe psychiatrique contient des malades mentaux, des psychotiques parfois très très gravement atteints, et il y a énormément de difficulté pour les agents de les traiter comme des malades. Le fait de taper contre la porte d'entrée est interdit et donc ils se retrouvent au cachot, il y a comme ça une série de choses exigées totalement inadaptées par rapport à la psychose d'un interné. »
Reginald de Béco, avocat pénaliste, barreau de Bruxelles

Annexe psychiatrique de Forest - Rudy Delaunoy, agent pénitentiaire

Soins psychiatriques

«On est censé leur donner des soins et on arrive qu'à des neuroleptiques pour les calmer, pour éviter que ça ne devienne des dangers sauf que le problème n'est pas là, il leur faut un suivi psychiatrique avec des médecins, avec des équipes pluridisciplinaires. Maintenant y en a, sauf que le problème, c'est que ce n'est pas du tout assez suivi. »
Marianna Boutuil, membre de l'observatoire international des prisons, l'OIP

Annexe psychiatrique de Forest - Interné libéré à l'essai

Annexisme

« J'ai toujours aimé le contact social envers les détenus, on peut pas dire spécialement que ce sont des détenus, c'est plus des patients, parce que bon, ils ont tous une pathologie différente et qu'il faut savoir gérer. On a pas le droit en tant qu'agent d'avoir les pathologies des détenus, mais à force de travailler dans la psychiatrie, on s'investit un peu dans tout ce qui est médical et on arrive à gérer. »
Rudy Delaunoy, agent à Forest

Annexe psychiatrique de Forest, repas du midi - Marc Goldzberg, psychiatre

Emballé pesé

« Le problème à mon avis c'est que ces décisions sont prises un petit peu rapidement. A la chambre du conseil, contrairement aux affaires en tribunal correctionnel, les débats ne sont pas publics; Quand l'internement se profile, c'est quand même très souvent au stade de ces fameuses juridictions d'instruction. Pour vous dire, on prévoit en principe 5 minutes par affaire. »
Christophe Van den Steen, avocat spécialisé dans les matières d'internement, barreau de Bruxelles

Annexe psychiatrique de Forest, espion - Serge Thiry, ancien détenu et ancien interné

Avant tout pénitentiaire

Tous les internés ne vont pas en EDS, certains sont dirigés vers des structures d'accueil psychiatrique à l'extérieur sous strictes conditions. Les autres attendent en moyenne trois ans en prison avant d'intégrer un établissement de défense sociale, un EDS. Pour les hommes, Paifve ou Tournai. Voici Paifve
Paifve, son enceinte - Jacqueline Use-Vaneetvelde, directrice de l'établissement

Régime ouvert

« Le problème c'est qu'en médecine, la maladie c'est quelque chose qu'on doit éradiquer. La maladie mentale touche l'ensemble de votre être. Ce n'est pas un bras cassé. Si vous êtes un psychotique, je vais pas pouvoir vous découper en morceaux, si je ne m'occupe que de votre maladie, je vais vous perdre en tant que personne humaine. La maladie est à réinscrire comme une expérience à traverser. Etre en bonne santé, c'est avoir cette capacité de tomber malade et de dépasser l'état de maladie. »
Christophe Adam, criminologue et thérapeute

Paifve, interné dans un couloir, son casque le protège de ses crises d'épilepsie - agent pénitentiaire

Diapason prison

Le modèle carcéral est en train de l'emporter sur le modèle psychiatrique. Pour désengorger les annexes, du côté francophone, le gouvernement a prévu d'agrandir Paifve actuellement en capacité de 208 lits, tous occupés. Ces 10 dernières années, Bruxelles n'a cessé d'imposer une sécurisation toujours croissante. Paifve est en route pour se mettre au même diapason que les prisons ordinaires.

Paifve, interné dans sa cellule - agent pénitentiaire

Entre deux

« A l'EDS de Paifve, on est dans un cadre thérapeutique, absolument, c'est pas comme à Tournai parce que Tournai est un hôpital, l'esprit du milieu et des gens qui y travaillent est différent, tandis qu'à Paifve c'est une maison de détention, si on veut hein, c'est un institut de l'état de défense sociale, donc l'optique est la sécurité , mais les médecins qui y travaillent font très bien leur boulot, hein, y a pas de problème, mais c'est moins agréable, c'est beaucoup plus système prison, comme les annexes mais une annexe psychiatrique est un hôpital en petit hein. Y a assez de personnel là-dedans et ils soignent. Effectivement, ils ont des médicaments comme dans un hôpital. »
Paul Lievens, psychiatre, membre de la commission de défense sociale

Paifve, un agent pénitentiaire et la directrice, Jacqueline Use-Vaneetvelde

A l'Hôtel-Dieu

Les Marronniers, hôpital psychiatrique, près de la frontière française, accueille 370 internés de défense sociale. Ils quittent un contexte carcéral, une annexe de prison, pour entrer dans un établissement de soins avec des barreaux. L'autre option, c'est Paifve. Une foule de facteurs entre en jeu pour décider où on interne qui. Ici, plus de matons mais des infirmiers, des psychologues, des éducateurs, des médecins, des psychiatres. Notre témoin a démarré son parcours de prisonnier en tant qu'interné aux marronniers en 1975. Un an plus tard, et après cinq évasions, il a été réorienté vers la prison ordinaire. « Ils ont trouvé ça trop normal ».

Tournai, Les Marronniers, pavillon fermé - Serge Thiry, 27 ans de prison dont 1 d'internement

Rosenhan

« La raison est laconique et impérative quand il s'agit pour elle de juger le contraire d'elle-même ».
Michel Foucault
Rosenhan: WikipediaFoucault: Youtube

Tournai, les Marronniers, dessins d'un interné anonyme sur son lit - le dessinateur

Ni délit ni déni

« En psychiatrie, le délit ou le crime n'a plus d'importance. Seule compte la pathologie et l'évolution de la santé mentale du patient. »
Pierre Vanderlinck, infirmier aux Marronniers

Tournai, les Marronniers, puzzle au mur d'un couloir plein de chambres - Pierre Vanderlinck, infirmier

Réussites

« La politique en vigueur est de pousser, autant que faire se peut, le patient vers le monde extérieur par des activités encadrées ou des sorties seules. »
Pierre Vanderlinck, infirmier aux Marronniers

Tournai, les Marronniers, pousses de plante au pavillon les tournesols - Pierre Vanderlinck, infirmier

Humanité = responsabilité

« Les psychiatres étant convaincus de leur art déclarent souvent des gens du ressort de l'internement. Personnellement, je suis extrêmement minimaliste. Je trouve cette mesure ignoble, dans la mesure où on leur enlève ce qui fait leur humanité : leur responsabilité. La prison, c'est entrer dans la société par une petite porte, une vilaine porte, bon, mais on lui dit tu es un citoyen, tu dépends de la loi, et on te punit. La défense sociale c'est en fait écarter ces gens sans autre forme de procès. Ils sont jugés indignes de recevoir la punition. C'est un problème éthique, mais l'éthique malheureusement ne fait pas partie de notre métier. Dans notre science occidentale, elle est complètement technocratique. »
Marc Goldzberg, neuropsychiatre, expert pour la justice à Bruxelles.

Tournai, Les Marronniers, l'infirmerie - Marc Goldzberg, neuropsychiatre

Vivre ensemble

« Mon effort tendait à faire comprendre que les idées délirantes et les hallucinations n'étaient pas seulement des symptômes spécifiques des maladies mentales, mais qu'elles avaient aussi un sens humain. »
Carl Gustav Jung, psychiatre et psychanalyste

Chêne-aux-haies, le rebord d'une fenêtre - une internée

Mourir dans un coin

« La médecine ça existe, elle fait des progrès sans arrêt, dans toutes les disciplines médicales, et y compris la psychiatrie. On va pas rentrer ici dans le débat médicament mais je vous assure qu'il y a des gens qui vivent une vie quotidienne plus ou moins normale qui sans médicaments seraient enfermés à l'asile ou sans médicaments se seraient suicidés depuis longtemps ou morts dans leurs coins. »
Marc Goldzberg, neuropsychiatre, expert auprès de la justice, à Bruxelles

Chêne-aux-haies, chariot de médicaments - Infirmière anonyme

Ni oui ni non

« Face à une demande d'une patiente, en tant qu'infirmière psychiatrique, on peut dire oui, mais comme on est en défense sociale, il faut dire non. C'est là qu'est la grande difficulté. »
L'infirmière anonyme

Chêne-aux-haies, le banc dans le couloir - une infirmière

La chaîne alimentaire

Chêne-aux-haies, le plateau-repas - une internée

Just a perfect day

A Chêne-aux-haies, hôpital psychiatrique où sont internées une trentaine de femmes, la vie est tout à fait communautaire. Elles dorment dans des dortoirs, pour la plupart. Les quelques chambres individuelles sont réservées pour des cas qui le nécessitent. De nouveaux bâtiments sont en train d'être édifiés, elles y dormiront seules. Lors de nos visites et nos entretiens, il a beaucoup été question de la difficulté du vivre ensemble.

Chêne-aux-haies, espace commun - assistante sociale et infirmière

Prise en charge globale

« Une idée qui malheureusement est enracinée, c'est que la défense sociale serait une manière d'échapper à la sanction. C'est perçu dans les médias, c'est vraiment une idée complètement stupide qui est le fait de gens qui ne savent rien du fonctionnement de la justice et qui est vraiment à-votre-bon-coeur-m'sieur-dame : du populisme. »
Pierre Monville, avocat pénaliste au barreau du Bruxelles

Paifve, interné dans sa cellule, Jaqueline Use-Vaneetvelde, directrice

Plaisir des sens

Annexe psychiatrique de Forest, repas du midi - Marc Goldzberg, neuropsychiatre

Faire soi-même

Paifve, cellule d'un interné - un agent pénitentiaire

Oisiveté

Chêne-aux-haies, fumoir - deux internées

Confort

« Avant on la tenait en haute estime, la maladie mentale. On lui donnait un statut social prestigieux, les gens qui déliraient avaient des positions dans la communauté. »
Christophe Adam, criminologue et thérapeute

Annexe psychiatrique de Forest, le cachot - un interné

Justice de classe

« Les personnes que j'ai défendues qui auraient dû être internées et qui ne l'ont pas été, c'étaient des personnes qui avaient une structure familiale autour d'elles et qui donc étaient capables de trouver une place, de payer des psychiatres. Je trouve ça révoltant, mais c'est vraiment l'endroit où l'on peut matérialiser la justice de classe. »
Pierre Monville, avocat pénaliste au barreau du Bruxelles

Annexe psychiatrique de Forest, inscription sur le mur du cachot, Rudy Delaunoy, agent pénitentiaire

L''étiquette

« Plus ça va, moins les structures extérieures acceptent d'accueillir les internés et donc forcément inévitablement on assiste à un engorgement au niveau des annexes puisqu'on n'arrive pas à trouver un projet de sortie .On pourrait éviter que les magistrats aillent trop facilement vers des mesures d'internement et aussi que les structures d'accueil refusent trop facilement les internés. L'étiquette fait peur. »
Christophe Van den Steen, avocat spécialiste des internements

Tournai, les Marronniers, un interné - Pierre Monville, avocat

Un mort, une place

« Bien sûr il y a des problèmes, il ne faut pas le nier, dans les établissements de défense sociale. Il y a des gens qui restent trop longtemps par rapport à une réévaluation de la situation. C'est aussi parce qu'il manque des structures d'hébergement en extérieur. Elles existent très peu. Les libérations à l'essai sont donc moins nombreuses. Le personnel qui doit pouvoir trouver une place n'y arrive pas. Les listes d'attente sont incommensurables. Il faut que quelqu'un meure, en gros, pour libérer de la place. »
Christophe Adam, criminologue

Paifve, cellule incendiée d'un interné - Jacqueline Use-Vaneetvelde, directrice

Sous la couverture

« Mes évasions, ils ont trouvé que c'était trop normal pour un anormal. Le psychiatre m'a dit Monsieur Thiry vous vous êtes évadé en gentleman. J'avais changé de vêtements avec une personne venue en visite et je suis sorti à sa place. Et mon internement a été cassé sans expertise mentale. Sans rien. On n'en a plus entendu parler.»
Serge Thiry, 27 ans de prison dont un en internement

Annexe de Forest, cellule d'isolement - Serge Thiry, ex-interné, ex-détenu

La règle de trois

Tournai, les Marronniers, mur intérieur - Paul Lievens, psychiatre

La madeleine

Paifve, les plantes du couloir - Dominique Dewolf, ancien président de chambre du conseil à Bruxelles

Tu viens voir ma chambre?

Tournai, les Marronniers, cellule d'isolement - un interné

Le passe-purée

« Comme on va appliquer la même recette pour ce qui est grave, ce qui l'est moins ou ce qui est anecdotique, on produit de la misère, on brise des existences, on les broie, c'est comme un passe-purée, mais que ce soit une grosse patate ou un petit flocon, tout le monde est dans le même moule et de la même manière et donc là c'est un chantier pour lequel on pourrait parler pendant des années, il ne se passera rien, parce que ça n'intéresse personne. »
Pierre Monville, avocat pénaliste au barreau de Bruxelles

Chêne-aux-haies - une internée

Ne pas savoir

« C'est aussi pour ça que je ne veux pas savoir, ce qu'ils ont fait, je ne voudrais pas freiner le fait de pouvoir donner ce que j'ai à donner »
Sylvie Bronkart, agent pénitentiaire à l'annexe psychiatrique de Forest

Annexe psychiatrique de Forest, deux internés - Sylvie Bronkart, agent pénitentiaire

La face cachée de la lune

« Et la décision qui entre guillemets fait basculer la personne vers la face cachée de la lune, c'est la juridiction de fond qui va dire, vous n'êtes pas capable de contrôler vos actes, vous avez une affection psychiatrique qu'on a identifié et vous êtes dangereux ou pour vous mêmes ou pour autrui. »
Pierre Monville, avocat pénaliste au barreau de Bruxelles

Chêne-aux-haies, dortoir - une internée

Des briques

« Aucun comportement délinquant ou quel qu'il soit n'est hérité, c'est chaque fois construit. Evidemment, on peut construire avec une mauvaise machine. Si on est mal fichu on aura éventuellement des comportements mal fichus, éventuellement, pas nécessairement... »
Paul Lievens, psychiatre, membre de la commission de défense sociale

Tournai, les Marronniers, mur d'interné - Paul Lievens, psychiatre

Des clous

« Toutes les études européennes montrent que les psychotiques sont les gens les moins dangereux du monde. Vous êtes beaucoup plus dangereuse qu'une femme psychotique. C'est beaucoup plus dangereux de traverser l'avenue Louise. »
Eric Messens, directeur de la ligue bruxelloise de santé mentale

Chêne-aux-haies, mur de chambre - anonyme sous mesure d'internement libéré à l'essai

Des souvenirs

« Je n'envoie en défense sociale que les gens qui sont incapables de comprendre la sanction, incapables de remords. C'est assez rare mais ça existe. »
Marc Goldzberg, neuropsychiatre, expert auprès de la justice, à Bruxelles

Chêne-aux-haies, Lola le chien, son nom sur le mur de la chambre de l'internée

Tous les 6 mois

« En défense sociale, on ne sait pas, ça c'est une torture terrible, on dépend de ce que moi j'appellerais l'arbitraire d'une commission de 3 personnes qui est souveraine et qui décide, oui mais il a violé, et il ne se remet pas en question, allé encore 6mois... Et de 6 mois en 6 mois, je connais des gens qui y sont encore 20 ans après, alors que si ils avaient été condamnés pour les mêmes faits, après 8 ans ils seraient sortis sans problème. »
Marc Goldzberg, neuropsychiatre, expert pour la justice à Bruxelles

Chêne-aux-haies, fumoir - une internée

Tous les 6 mois

« Comme le corps (ses organes et ses fonctions) a été connu principalement et dévoilé, non pas par les prouesses des forts, mais par les troubles des faibles, des malades, des infirmes, des blessés (la santé étant silencieuse et source de cette impression erronée que tout va de soi), ce sont les perturbations de l'esprit, ses dysfonctionnements qui seront mes enseignants. Plus que le trop excellent « savoir penser » des métaphysiciens, ce sont les démences, les arriérations, les délires, les extases et les agonies, le « ne plus savoir penser », qui véritablement sont appelés à nous découvrir. »
Henri Michaux, poète, écrivain, peintre d'origine belge.
Michaux Wikipedia

Chêne-aux-haies, rebord d'une fenêtre du dortoir - une internée

Tous les 6 mois

« C'est complètement incompréhensible, la manière dont les choses fonctionnent, c'est encore un pouvoir régalien. Le président de la commission de défense sociale peut décider de plein de choses et il le fait savoir et entendre quand il est à l'audience, qu'il peut prendre toute une série de mesures. C'est une justice assez moyenâgeuse. »
Pierre Monville, avocat au barreau de Bruxelles

Les Marronniers, Tournai, l'atelier - un interné au travail depuis 10 ans, 200 euros/mois

Tous les 6 mois

« La commission de défense sociale considère les internés comme des mineurs au sens juridique du terme et donc, ils ont peur de ce qu'ils feront dehors, mais ce faisant, ils leur envoient le message qu'ils sont infantiles et donc comme ces individus ont tout de même une certaine fragilité, ils se nourrissent de l'image que les autres leur renvoient d'eux. Or, l'image que la commission leur renvoie, c'est : vous êtes des enfants, vous êtes des irresponsables et donc il y a un cercle vicieux qui s'installe où la personne était peut-être un peu irresponsable en entrant, elle le devient très fort en sortant pour plusieurs raisons dont l'une est que leur vie est tout à fait surveillée à l'extérieur. »
Marc Goldzberg, neuropsychiatre, expert pour la justice à Bruxelles

Tournai, les Marronniers, pièce où siège la commission de défense sociale - Paul Lievens, psychiatre

Tous les 6 mois

« Je pense que pour appréhender les problèmes liés à l'internement, il faut aller à la source : on vit dans une société où l'on se dit : les problèmes on les veut pas, pas chez nous, au lieu que la famille ou le village enfin le milieu naturel prenne en charge cette sorte de cliente, insupportablement casse-pied mais absolument pas dangereuse, c'est la société qui pâlie les manques de solidarité et la défense sociale qui prend en charge, au lieu de la solidarité naturelle. »
Me Vandensteen, avocat spécialisé dans les matières d'internement

Chêne-aux-haies, infirmière et assistante sociale



Réalisation: Natacha Péant
Coproduction: Fonds du journalisme, Bruxelles laïque, Le soir.be
Photographie: Natacha Péant, Amélie Landry
Design Sonore, prise de son et montage: Tamara Szefer
Vidéo, prise de vue et montage: Olivier Conrardy
Mixage: David Minjauw
Conseillère artistique: Sylvie Moris

Ils ont contribué directement ou indirectement au résultat final qu'ils en soient remerciés:

Juliette Béghin, Mathieu Bietlot, Christelle Brüll, Youri Caels, Yves-Luc Conreur, Olivier Creplet, Thérèse de Man, Jean De Munck, Gérald de Schiettere, Stéphanie Demaere, Alexis Douffet, Florence Dufaux, Olivia Garcia, Christophe Herman, Philippe Laloux, Fabrice Lambert, Olivier Launoy, Josée Levecq, Mathieu Lietaert, Bachir Messaouri, Pierre Péant, Olivier Peeters, Claire Piette, David Scheer, Laurent Sempot, Pierre Titeca, Sophie Tortolano, Julie Van Nijverseel, Christian Coppin, Violaine Frérotte, Bruno des étouales.

Culture et démocratie
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